HI §§§
Une fois de plus l'acteur RYAN GOSLING aura frappé.
Il était donc bien doté pour incarner DANN DUNNE, ce jeune prof d'Histoire blanc immergé dans un milieu d'élèves essentiellement black and co, à Brooklyn,
Issue d'une famille de classe moyenne, il dénote de son clan, par son célibat, certainement davantage subi, qu'il n'est souhaité. Il a du mal à communiquer, à dire qui il est au fond, ce qu'il ressent, ses angoisses, sa faiblesse. Il se ment à lui même (il dit maitriser ses prises de came: "I can handle it") et aux autres à fortiori.
Sachant que ces autres avec qui il communique, ne sont pas sur la même longueur d'ondes, le courant ne passe pas, ou pas de façon constructive.
Il y a incompréhension, non communication. C'en est tragiquement émouvant.
C'est alors qu'il sera vu dans toute sa VULNERABILITE par DREY l'une de ses jeunes élèves de 13ans. Elle l'aidera telle une infirmière bienveillante à se remettre, avant qu'il ne la raccompagne pour la première fois d'une longue série, qui entrouvrira leur relation plus qu'ambigüe.
Et surtout, que DANN ne sache pas comment accepter la présence d'un autre à ses côtés, ne sachant pas dévoiler son intimité profonde et dépasser l'aspect purement sexuel de sa relation avec sa collègue, qu'il ejecta quasiment presque de chez lui au petit matin de leurs ébats.
Quelle tristesse !!!
Sachant que cette jeune femme eut peut-être pu également, faire preuve de davantage de compassion pour cet être perdu et meurtri.
Elle semble ne pas être ce genre de bon Samaritain. Elle l'aurait même bien plutôt dénoncé à leur supérieure, qui convoqua DANN pour lui demander s'il y avait des choses qu'elle était censée savoir...
Et c'est bien ce qui est terriblement dômmage dans cette histoire: DREY a la profondeur et la justesse d'être, qui conviendraient parfaitement à DUNNE, mais elle n'a que 13ans, alors que les femmes qu'il ramène chez lui, ou croise en soirées, ne le captent pas trois secondes.
Ils se limiteront donc à l'aspect purement physique.
Ce film m'est apparu au premier visionnage, un peu lent et ennuyeux par moments.
En effet, la propre mère de DUNNE, magnifique actrice, sait jeter ses beaux et profonds yeux bleus dans ceux de son fils et lui demander s'il est heureux, lui recommander même de revoir son ex, qui semble aller mieux, en faisant néanmoins un effort de présentation (!!!), mais n'entend-elle pas son fils qui l'interpelle après lui avoir menti sur son bien-être ? Ne veut-elle donc pas voir ???
(C'est marrant parceque la chanson numéro 3 de la bande son, très sensible de ce film, s'intitule "Can't you see" et c'est l'un des morceaux que l'on entend lors du repas familial.)
J'adore le morceau : "Shampoo suicide" qui marque pour ma perception un tournant du film: la transaction entre DUNNE et DREY dans la chambre d'hotel "orgiatique",
C'est marrant également, il y a un rapport de force (un Half Nelson ?) entre ces deux hommes, qui tentent de "récupérer" DREY, mais pour des raisons différentes. FRANCK en tant que dealer, qui a fait bosser le frère de DREY et qui a toujours besoin de "boucliers" à envoyer faire ses livraisons de dope. Je ne crois pas qu'il se sente redevable du fait que MIKE, le frangin, ait été attrapé, et que sa thune bien que "sale" serve à leur mère célibataire, complètement débordée par son taff pour à peine, on suppose, joindre les deux bouts, acceptant du coup l'argent de FRANCK, que lui ramène DREY la première fois que cette dernière pénètre chez lui.
IL y a pour moi une évolution des deux situations dans un sens dangereux.
DREY est happée lentement mais sûrement, par la toile de FRANCK. Elle lui parle, entre chez lui, accepte son argent contre rien, se fait inviter à manger et proposer de taffer, roule ou prépare des commandes, puis... LIVRE finallement une première fois, récupérant sa part du deal, puis cette deuxième fois, que je pense être la fois de trop, la dernière, lorsque FRANCK l'envoie, en toutes connaissance de cause, je crois, livrer DUNNE, dans cette chambre d'hôtel où une grosse partouze se profile agrémentée d'alcool et drogue pour tripper comme il se doit...
Là DUNNE franchit un cap dans la "déchéance", sans jugement aucun, mais disons que c'est davantage un être qui recherche de l'Amour, de l'attention, de la compréhension, de l'aide, plutôt qu'un plan cul même"fun" comme il dit à sa collègue prof, au sujet de leur prestations sexuelles.
Son orgie, une fois terminée le laissera à nouveau seul, livré à ses démons, voire même à un sentiment de vacuité et nullité indicible, qui ne l'aidera en rien, bien au contraire.
Là, DREY et le scénar, franchissent un cap: Elle file de la "SHIT" à quelqun qu'elle aime pour qu'il se déchire davantage qu'il ne l'est, ce qui ne doit certainement pas être son souhait le concernant.
INCOMPREHENSION, NON COMMUNICATION... CONDAMNATION !!!
De l'appel de RACHEl, à sa visite impromptue au match de basket, à l'annonce de ses fiançailles avec un mec de son programme de désintox', à la mort de son chat, à son face à face avec FRANCK lorsqu'il décide de faire preuve de davantage d'agressivité envers lui, lui demandant de se tenir à l'écart de DREY: moment fatidique car FRANCK sait qu'en camé, et lui dealer, il peut le "tenir par les couilles", il a dû le désarçonner, en le faisant entrer aussi chez lui, et lui filant gratos de la dope, sachant qu'il ferait appel à lui d'autant plus pour la suite,
Il n'est pas assez fort pour résister à toutes ces agressions de sa trop grande SENSIBILITE, et il n'était pas de taille à affronter en face son plus grand danger, sa plus grande faille: ... La dope !
Triste de constater que souvent, parcequ'ils connaissent intimement la souffrance, les êtres tels que DUNNE, souhaitent malgré leur grande faiblesse AIDER ardemment ceux qui souffrent (presque risible lorsqu'il demande à DREY si elle va bien, dans les toilettes où elle le trouve complètement défait, et s'arrête pour lui apporter de l'aide). Et que malgré cette extrême bonne volonté réellement motivée par l'expérience personnelle, ils ne le peuvent pas !!
Bien que comme je le pense, FRANCK, ait voulu montrer à DREY, que son prof' tant aimé, n'était qu'une minable chose, en l'envoyant lui fourger sa poussière d'ange, et qu'il ait aussi probablement par là, voulu démontrer à DUNNE à quel point il était inférieur et pitoyable, à quel point, bien que blanc, se sentant d'après FRANCK supérieur, il n'était rien, puisque celle là même qu'il prétendait protéger, devenait sa dealeuse, celle qu'il devra payer pour déchoir un peu plus, DREY, noire de surcroît, qui ne réagira pas comme FRANCK l'attendait peut-être.
Car cet épisode de transaction à l'hôtel, entre elle et DUNNE (Magnifiquement mis en relief par le morceau "Shampoo suicide" de la bande son de BROKEN SOCIAL SCENE), marque l'affaissement de son prof' préféré, celui ci ne rentrant guère chez lui et n'assurant pas son cours suivant, avivant l'inquiétude de DREY, au lieu d'un quelconque sentiment de supériorité ou revanche.
Elle enverra paître FRANCK, pour aller sur les "lieux du crime" à cet hôtel décadant, où elle insista, et trouva DUNNE, l'incitant à rentrer (dans l'ordre ?), et l'accompagnant dans ce sens.
La dernière scène s'interprète pour moi POSITIVEMENT: DUNNE se rase, se lave et change de coupe, c'est l'amorce de ce changement pour lui, auquel il résistait tant (son propos à RACHEL au parc ). Bien qu'il ait essayé de fuir DREY à plusieurs reprises (ne serait ce que celle où elle vient vers sa voiture, lui demander comment il va et qu'il lui dit carrément qu'il est son prof' pas son copain, en gros : "casse-toi et laisse moi seul, c'est ce que je veux", sans oublier les autres, moins manifestes), elle ne lâchera pas l'affaire comme d'autres (RACHEL et sa collègue prof', ne serait ce).
D'ailleurs pour moi, il finit par céder à cette sorte d'acharnement dans l'Amour, même si entre eux, du fait de leur âges et statuts, il ne peut y avoir, à priori, que de l'amitié (Quoique... L'interrogation reste ouverte dans l'absolu...). En effet lors de cette dernière scène, il tente selon moi de s'attacher DREY, puisqu'il suit son propre conseil, qui consistait à faire rire les femmes, ce qui selon elle, lors de sa première venue chez lui, constituait un bon point pour les séduire, et qui plus est, il le fait par cette blague que son frère fit à sa petite amie, qui lui dit l'aimer: "La vache interruptrice..."
Cela est pour moi symbolique.
Ce film est selon ma perception, malgré son image floutée, la tristesse (les mères célibataires, qui se tuent au boulot pendant que leurs enfants livrés à eux-mêmes, constituent une proie de choix pour les vautours divers alentours, la solitude affective, l'incapacité de communiquer vraiment et de fait de s'épanouir, l'appart' de DUNNE, triste et flêtri à mourrir ), le minable qui y transpirent,
Sans compter, bien que je ne m'y sois guère trop attachée, qu'il y a sûrement un rappel ou une volonté de prise de conscience, liée aux sujets historiques noirs et blancs commentés par quelques "kids" du cours de DUNNE (bonnes bouilles pour certains), tout comme son discours, dont j'ai surtout noté la référence au YIN et YANG oriental, ramené au mélange de force et faiblesse de tout être humain, et de fait à une forme d'imperfection ("i'm just a man, what do i do" ?)
Intéressant, sans doute, aussi d'analyser 3 secondes, le collègue prof 'de DUNNE, qui passe son temps en salle des prof's, à lire à ses collègues des morceaux choisis de l'actualité via son journal. Sa voix, son physique même, me font penser au man in black, Mr Smith dans MATRIX number 1 notamment.
Je souhaite vraiment que SHAREEKA EPPS puisse d'actrice non pro', découverte crois-je dans les quartiers, et qui n'avait alors que 15 ans, me semble-t-il, avoir un sérieux pied à l'étrier d'une future carrière cinématographique. Elle a un physique intéressant, un visage merveilleusement expressif et une sorte de "maitrise" qu'il lui serait dômmage de ne guère exploiter. Sans compter qu'elle me rappelle des personnes proches, et m'est par là, particulièrement sympathique §§§
En tous les cas, il est clair qu'elle contribue grandement, ainsi que GOSLING évidemment, au charme humain, sensible et subtil de cette réalisation intéressante de deux inconnus jusqu'alors pour moi, qu'il sera tout aussi intéressant de suivre à l'avenir (RYAN FLECK et ANNA BODEN: Grand merci à eux pour ces deux heures d'émotions)